Au cœur de l’Afrique de l’Ouest, le Sénégal fait face à des défis socio-économiques majeurs, notamment un taux de chômage élevé parmi sa jeunesse. Selon la Banque mondiale, plus d’un quart des jeunes sénégalais se trouvent confrontés à cette réalité préoccupante.
Cette réalité incite de nombreux jeunes, confrontés à cette difficulté, à considérer la migration comme une issue. D’après l’organisation internationale pour les migrants (OIM), 281 millions de personnes vivaient dans un pays autre que leur pays de naissance en 2020, soit 128 millions de plus qu’en 1990 et plus de trois fois plus qu’en 1970. Cependant, cette migration, souvent réalisée de façon irrégulière, expose à des risques importants. Face à cette problématique, émerge un besoin urgent de sensibilisation et de propositions de solutions viables et sécurisées.
Un éclairage sur les dangers de la migration irrégulière
Pour répondre à cette problématique, le projet “Nouvelles Perspectives” – officiellement intitulé “NOUVELLES PERSPECTIVES : mythes et réalités, contre-discours et narration partagée pour une meilleure connaissance des risques et des alternatives à la migration irrégulière — PERSPECTIVES” a vu le jour. Il vise à éclairer sur les alternatives à la migration irrégulière, en mettant en lumière les risques associés à cette pratique et en présentant des opportunités de vie et de travail dans les régions locales et le territoire national. En effet, la migration irrégulière, souvent perçue comme une échappatoire, expose les individus à des dangers multiples tels que les conditions de voyage périlleuses, les risques pour la santé, la vulnérabilité juridique et l’isolement social.
Ce projet est le fruit de la collaboration entre cinq associations : Cospe, Village Pilote, G2 Sénégal, Carta di Roma et la Fédération Européenne des Journalistes. De février 2021 à mai 2023, elles ont travaillé afin de sensibiliser les jeunes générations sénégalaises aux dangers de la migration irrégulière, le stigma du retour et les alternatives envisageables.
Un projet à impact : 23 Activités, plus de 4 000 personnes sensibilisées aux dangers et alternatives existantes
À travers 23 activités organisées entre 2021 et 2023, plus de 4 000 individus ont été touchés par ce programme. Ces activités comprenaient des échanges, des débats, des rencontres avec des professionnels, ainsi que des événements culturels. 3 festivals ont été organisés à Kaolack, Dakar et Ziguinchor pour toucher 2400 jeunes, des séances de causeries dans des établissements scolaires et universités pour atteindre 600 étudiants ainsi que des forums-débats auprès de réseaux communautaires et personnes influentes avec comme objectifs 1400 personnes à atteindre.
Cette mobilisation a donc touché un large spectre de la société : des jeunes et plus âgés, des familles, des journalistes, des représentants locaux, des associations civiles, une partie de la diaspora africaine.
La transformation des mentalités, l’objectif à long terme
Le projet avait des objectifs spécifiques à court et à long terme tous axés sur la sensibilisation et le changement de perception. À court terme, il s’agissait d’améliorer la qualité de l’information sur la migration au Sénégal, de réduire la stigmatisation des migrants de retour et de stimuler un débat public fondé sur des données vérifiables.
L’objectif à long terme de ce travail est de changer la perception de la migration chez les jeunes, les familles, les communautés locales, les étudiants, les journalistes, les médias et les décideurs. Les cinq associations espèrent contribuer à une meilleure compréhension des mécanismes de la migration et encourager des solutions plus sûres pour les jeunes Sénégalais.
Il est toutefois essentiel de prendre en compte la réalité du terrain et de continuer à consulter des études approfondies pour évaluer l’impact à long terme de ce projet. Ce travail de sensibilisation revêt une grande importance, compte tenu des défis liés à la migration en Afrique de l’Ouest.